Jésus-Christ aux colonies
Jésus-Christ aux colonies par Léon Bloy.
« Ces équarrisseurs d’indigènes, incapables, en France, de saigner le moindre cochon. »
Léon Bloy, pamphlétaire catholique, dont le frère Georges a été déporté en Nouvelle-Calédonie pour avoir soutenu, en Indochine, les Annamites contre l’administration coloniale, décrit dans un chapitre du Sang du pauvre, comment le but de l’entreprise de Christophe Colomb qui était « l’accroissement et la gloire de la religion chrétienne » s’est mué en entreprise d’extermination.
« Pour ne parler que des colonies françaises, quelle clameur si les victimes pouvaient crier. […] Pour si peu qu’on soit dans la tradition apostolique de Christophe Colomb, où est le moyen d’offrir autre chose qu’une volée de mitraille aux équarrisseurs d’indigènes, incapables, en France, de saigner le moindre cochon, mais qui, devenus magistrats ou sergents-majors dans les districts fort lointains, écartèlent tranquillement des hommes, les dépècent, les grillent vivants, les donnent en pâtures aux fourmis rouges, leur infligent des tourments qui n’ont pas de nom, pour les punir d’avoir hésité à livrer leurs femmes ou leurs derniers sous. »
« Il y a des moments où ce qui se passe est à faire vomir les volcans »
Ce document a été réalisé par les éditions Opoto à partir du chapitre XII de Le sang des pauvres de Léon Bloy, édité par Stock, Delamain et Boutelteau (Paris), 1932.
Le document numérisé se trouve sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF
Image de couverture (détail) : [Notre-Dame des colonies] : [estampe] / Jean Veber, 1909 (source Gallica)
ISBN : 978-2-37952-061-7
Éditions Opoto, mars 2022
Domaine public / CC0
Pas de copyright
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