Comment la civilisation civilise
“En somme, on n’extermine que rarement la tribu entière. Après avoir abattu quelques douzaines de sujets, on pourchasse les autres ; les fatigues, la faim, la soif en font périr davantage que les balles. Quand les noirauds ont perdu ce qu’ils avaient de mieux en hommes et en femmes, en fils et en filles, quand ils ont fait assez longtemps de l’héroïsme inutile, et savouré l’atroce misère, ils demandent grâce. Pourvu qu’ils se sentent matés et bien matés, le colon leur octroie volontiers la permission de rentrer, à titre de racaille immonde et d’ignoble valetaille, dans ce qui fut leur patrimoine mille fois séculaire. Ces misérables rendront quelques services, nettoieront les étables, porteront du fumier, des charges de bois, on les paiera en chiques essuguées, en riz avarié et abatis de boucherie”.
Ce texte du domaine public a été publié dans La société nouvelle : revue internationale en 1893.
Image du domaine public
éditions opoto, Septembre 2015
ISBN : 978-2-919752-44-7
Téléchargement (sans DRM ni pub et gratuitement)