Chansons madécasses

Chansons madécasses

Évariste Parny publia en 1787 un recueil de poèmes en prose intitulé Chansons madécasses. Selon lui les textes sont traduits de documents malgaches antérieurs au XVIIIe siècle. Parny écrivit ces poèmes alors qu’il séjournait dans les Indes françaises. Il innove et donne à la poésie ses premières pages en prose. Il prend le parti de ceux qui subissent le colonialisme dans l’île de Madagascar où il n’est jamais allé et dont il restitue la magie et le mystère.

Ces courts poèmes en prose expriment une vraie nostalgie du monde des îles. On y trouve une violente charge anticoloniale, dans une tonalité proche du Supplément au voyage de Bougainville de Diderot, et l’éloge d’une civilisation primitive, raffinée et empreinte de sensualité.

Par leur modernité les poèmes de Parny seront prit en exemple par Chateaubriand ou Pouchkine. Au XX e siècle on n’hésita pas à la présenter comme pré-surréaliste.

Les Chansons madécasses sont mises en musique en 1925 par Maurice Ravel.

Extrait :

Méfiez-vous des blancs, habitants du rivage. Du temps de nos pères, des blancs descendirent dans cette île. On leur dit : Voilà des terres, que vos femmes les cultivent ; soyez justes, soyez bons, et devenez nos frères. Les blancs promirent, et cependant ils faisaient des retranchements. Un fort menaçant s’éleva ; le tonnerre fut renfermé dans des bouches d’airain ; leurs prêtres voulurent nous donner un Dieu que nous ne connaissons pas ; ils parlèrent enfin d’obéissance et d’esclavage. Plutôt la mort !


Cet ouvrage est la version numérique du livre paru aux éditions Opoto en 2009.

Image de couverture : Éric Warnauts et Guy Raives pour les éditions Opoto

ISBN (papier) : 978-2-919752-08-9

ISBN (numérique) : 978-2-37952-030-3


Téléchargement gratuit (sans pub ni DRM)

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