Je brûle Paris

Je brûle Paris

« Cela a commencé par un fait minime, insignifiant d’apparence et d’un caractère absolument privé.

Par un beau soir de novembre, au coin de la rue Vivienne et du boulevard Montmartre, Jeannette dit à Pierre qu’elle avait absolument besoin de souliers de bal. »

Révolté par l’antisémitisme du Je brûle Moscou de Paul Morand, Bruno Jasienski, jeune communiste d’origine polonaise écrit ce petit roman, paru en feuilleton dans L’Humanité en 1928. L’histoire se situe dans Paris dévasté par la peste. A mi-chemin entre roman social et anticipation Je brûle Paris raconte des luttes vers des lendemains qui chantent, une utopie à laquelle bon nombre ont cru.

La critique du capitalisme et du colonialisme y est percutante : « Les blancs aiment l’argent. Il faut le gagner et les blancs n’aiment pas travailler. Ils préfèrent que d’autres travaillent pour eux. Mais ils n’ont jamais assez d’argent. C’est pourquoi ils viennent en Chine et prennent les Chinois pour qu’ils travaillent pour eux. Les blancs sont aidés en cela par l’empereur et les mandarins. C’est pourquoi le peuple chinois est si pauvre. Il doit travailler pour tous les mandarins, pour l’empereur et surtout pour les hommes blancs, qui ont besoin de beaucoup, beaucoup d’argent, ce qui fait qu’il ne lui en reste plus pour lui-même ».

Et de petits pics, bien sentis, agrémentent la lecture : « Qu’on mutile un homme, je m’en fiche. L’homme peut se défendre. Mais une chose, celui qui lui fait du mal est un misérable. Elle est sans défense. » ou encore : « Jésus n’est qu’un commis voyageur, un agent à la solde des exploiteurs. »

Né en 1901, Bruno Zysman sort diplômé de l’Université en 1922. Ses œuvres sont publiées dès 1918. Ses opinions politiques se forment sous influence de l’insurrection de Cracovie de novembre 1923. L’œuvre majeure de cette période est son poème Slowo о Jakubie Szeli consacré au soulèvement de paysans polonais en 1846-1848. Il émigre en France en 1925 et adhère au parti communiste, mais sera expulsé en 1929, du fait de son activisme communiste. Accueilli en URSS, il rejoint le PCUS et se voit offrir le poste de rédacteur du journal Internatsionalnaïa Literatura. Deux voyages au Tadjikistan lui inspirent en 1932, son roman le plus célèbre L’Homme change de peau qui raconte la construction d’un canal sur le Vakhch. En 1934, il devient membre de l’Union des écrivains soviétiques. En été 1937, il est démis de toutes ses fonctions et exclu de l’Union des écrivains soviétiques, accusé d’activité contre-révolutionnaire. Arrêté le 31 août 1937, il est condamné par le Collège militaire de la Cour suprême de l’URSS le 17 septembre 1938, pour l’appartenance à une organisation terroriste, et fusillé le jour même. (source Wikipédia)

Il sera réhabilité en 1955.


Ce document a été réalisé par les éditions Opoto à partir de l’ouvrage éponyme publié par les éditions Ernest Flammarion, à Paris, en 1929 et disponible en version pdf et jpeg dans Gallica.

ISBN : 978-2-37952-010-5

Éditions Opoto, octobre 2018

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