Le sabotage
“Ainsi que nous venons de le constater par l’examen des modalités du sabotage ouvrier, sous quelque forme et à quelque moment qu’il se manifeste, sa caractéristique est, — toujours et toujours ! — de viser le patronat à la caisse… Celui-ci, — il faut y insister ! — ne s’en prend qu’au capital, au coffre-fort, tandis que l’autre [le sabotage des capitalistes] s’attaque à la vie humaine, ruine la santé, peuple les hôpitaux et les cimetières.”
Pour les ouvriers dont le travail est exploité, saboter, c’est enrayer la machine de production. Émile Pouget, publie vers 1898 un véritable manuel de résistance. Subversif, méthodique, il expose avec humour la théorie et la pratique du sabotage, du ” vas-y-mollo ” à la grève du zèle, en passant par toutes les manières de ruiner l’image d’un patron… Car saboter n’implique pas forcément détruire. Étymologiquement, c’est ” travailler comme à coup de sabot “, faire du mauvais travail. Si, comme on nous le dit, le travail est une marchandise, alors pour avoir du travail de qualité, il faut que les patrons y mettent le prix : ” A mauvaise paye, mauvais travail ! “.
Ce texte d’Émile Poujet (1860-1931) a été publié par la Librairie des sciences politiques et sociales dans la collection Bibliothèque du mouvement prolétarien vers 1905/1915.
ISBN : 978-2-37952-069-3
Éditions Opoto, mars 2023
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